Pour le jeune comédien talentueux Kamel Abdat, en Algérie, ce n’est pas uniquement la liberté d’expression dans le domaine politique qui est enchaînée et bafouée mais également la liberté d’exprimer l’amour dans la sphère publique.
«Les Algériens sont allergiques à l’amour, aux fleurs. Ils expriment plus facilement la haine qu’ils ne manifestent l’affection », ironise l’humoriste, dans sa chronique lors de l’émission “Pas de Panique”, sur la chaîne de télévision privée d’El Khabar KBC. Pour dénoncer le conservatisme aveugle, l’humoriste, qui a commencé à faire du théâtre dans les années 1994, ironise au sujet de l’amour à l’algérienne, un thème très sensible dans une société qui cultive, selon lui, «les tabous » et favorise « la vie en cachette et la clandestinité ». Évoquant ce sujet avec son humour décalé, le jeune comédien qui a récemment présenté son monologue, intitulé, vive Nekini, explique, des exemples à l’appui, comment il est plus facile en Algérie de dire « je te hais» que « je t’aime ».
Sur un ton ironique, Kamel Abdat revient durant son talk-show sur les relations amoureuses tumultueuses en Algérie. Il explique comment il est difficile pour un couple de vivre sa passion au grand jour, de marcher la main dans la main et de dire « je t’aime » sans peur ni crainte. L’humoriste dénonce avec humour la banalisation de la violence dans la société algérienne et ce, à tous les niveaux. Il s’étonne de voir que la haine est plus facile à exprimer dans les rapports interpersonnels que l’amour et s’indigne de voir que des couples sont en Algérie traqués par la police pour « délit d’amour ».