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Frais, pétillants et gais, les Lions d’Akbou méritent bien leur place parmi les étoiles scintillantes du rock’n’roll du pays. Ils ont sans doute marqué d’une empreinte indélébile le paysage artistique kabyle en osant un parfait mariage entre le rock, à la manière de Mark Knofler, et la langue de Mammeri. Présentement, bien que ce groupe produise peu mais bien, on écoute leurs chansons plusieurs fois et toujours avec le même plaisir, on les passe et repasse à la radio et les auditeurs ne cessent de les réclamer.

S’il y a un public qui en connaissent un bout, c’est bien celui des campus universitaires où ils se produisent dans des salles archicombles et il ne faut pas attendre plus d’une chanson pour voir les étudiants debout en train de taper dans les mains, crier et acclamer Aman n tayri (la source de l’amour), Zahr-iw (mon destin), Aderghal (le non-voyant), etc., et continuer à chanter tous seuls même quand l’artiste omis un passage de l’une de ses chansons !

Nous nous sommes approchés du chanteur du groupe Hamid Babouri qui a accepté de répondre à nos questions.

Parlez-nous de vos début dans la chanson ?

Hamid Babouri  : J’ai découvert la musique dès ma tendre enfance. La première cassette que

j’ai pu avoir et écouter fut l’une des cassettes du King Elvis Presley dont je tombai amoureux et ce, même si je ne comprenais pas bien ce qu’il disait. J’ai été envoûté par ses sonorités, son rythme, sa voix et ses jeux de guitare.

Dans les années 80, il y avait une formation akboucienne dont deux membres m’étaient des proches parents. C’était le premier groupe Lions et avec eux j’ai eu un coup de cœur pour la musique et la guitare électrique particulièrement. Ce groupe faisait beaucoup plus de l’imitation et animait des soirées mondaines. A un certain moment, pour cause de lassitude peut-être, les membres qui le composaient « ont dû battre en retraite ».

En 1989, avons décidé de reprendre le flambeau. J’ai contacté Salim Lahlou, le bassiste du groupe. Ensuite, Lamine, notre batteur, qui venait de France nous a rejoint. D’autres élément nous ont également renforcé, comme Mouloud Salhi, le gérant du groupe.

Au départ, nous n’avions pas l’intention de produire quelque chose de propre au groupe. On faisait presque uniquement des reprises des Dire Straits. Lors d’un gala à Sidi-Aich (Béjaia) où nous étions prévus avec le fameux groupe Inasliyen. Mais ce groupe n’était pas en grand complet. Alors que nous chantions sur scène, nous ne sommes rendus compte de la présence de grand chanteur du groupe Inasliyen, Rabah. Celui-ci demanda à voir le soliste du groupe. Il me félicita et me conseilla vivement d’œuvrer dans ce style. Il m’a dit : la chanson kabyle manque de ce genre de chansons, j’aurais aimé que ce que vous faites en Anglais, vous le ferez en Kabyle. Quelques temps plus tard, nous avons retrouvé Rabah lors d’un gala à Ighzer Amokrane où il exigea notre participation. C’est ainsi que Lions a démarré.

C’est plutôt les Dire Straits qui vous vont mieux qu’Elvis, n’est-ce pas ?

Je suis en effet un inconditionnel du rock des Dire Straits. Toutefois, je vous fais une confidence : Mark Knofler, le leader des Dire Straits, lui-même est fan d’Elvis auquel il rend un vibrant hommage dans l’une de ses chansons. Je ne prétends pas me comparer à ce guitariste et chanteur géant, mais je crois qu’il y a la touche d’Elvis dans ce que nous faisons tous les deux.

Vos débuts étaient un succès, vous étiez assez médiatisés et, puis, tout à coup, vous vous êtes éclipsés, à quoi est-ce dû ?

Par respect à ceux qui nous écoutent, je ne peux produire une œuvre sans l’avoir suffisamment bien travaillée. Le but n’est pas de pondre des albums chaque année, mais de faire quelque chose de bon qui puisse plaire et le demeurer le plus longtemps possible. Nous avons du neuf mais il est encore au stade de gestation.

Ceci dit, nous nous sommes pas complètement éclipsé, nous nous produisons quand nous sommes sollicités. C’est surtout aux universités que nous nous produisons le plus, car c’est un cadre qui nous est adéquat. J’adore chanter pour les étudiants, car avec eux, avec tout le respect que je dois aux autres mélomanes, nous avons l’impression que notre produit est apprécié à sa juste valeur. A la fac, nous chantons pour nous faire plaisir et, partant, pour faire plaisir à notre public.

Vous parlez tellement doucement qu’on a du mal à vous entendre et au même temps vous chanter du rock, n’est-ce pas antinomique ?

(Rire). C’est ma nature. De plus, mes chansons sont pour la plupart des berceuses. Comme par hasard, Mark Knofler a le même problème, il chante avec du matériel d’amplification de son haut de gamme, parce que ses chansons requièrent une voix gutturale, ce qui est difficile à réaliser en élevant la voix. Ma voix est naturellement ainsi faite. De plus, je suis incapable de chanter et de jouer de la guitare au même temps, je ne peux me concentrer sur les deux à la fois.

Qu’avez-vous à dire en guise de mot de la fin ?

Merci à vous et bonne chance !

                                                                Propos recueillis par Karim KHERBOUCHE

Tag(s) : #Interviews
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