Le projet d’un conservatoire de musique classique à Tizi Ouzou a été évoqué lors de la manifestation organisée à la maison de la culture.
Le premier concours de musique instrumentale classique en hommage à Mohamed Iguerbouchen s’est tenu la semaine dernière à la maison de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. L’initiative de l’organisation a été prise par l’association culturelle Mohamed Iguerbouchen d’Azzefoun en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya.
Les associations Adrar Nath Qdiâa, Mohamed Issiakhem, Ikharbane et Hnifa ont participé à l’organisation de cette manifestation. «Notre objectif est de promouvoir et motiver les jeunes talents de notre région. Nous viserons aussi à la création d’un conservatoire de musique classique dans la wilaya de Tizi Ouzou», nous dira Mohand Yadadène, membre de l’association Mohamed Iguerbouchen. Durant trois jours, des jeunes garçons et filles venant de Tizi Ouzou, Bouira et Béjaia, ont concouru pour les trois prix décernés (prix du meilleur soliste, meilleur duo et meilleur trio). Mohamed Iguerbouchen est né en 1907 au village Ait Ouchen dans la commune d’Azzefoun. Issu d’une famille montagnarde et modeste, l’aîné de quatorze frères a suivi ses études primaires à l’école d’Aghrib. Dès son jeune âge, il commence déjà à jouer des airs du terroir avec sa flûte en bois. Quelques années plu tard, la famille Iguerbouchen quitte son village pour s’installer à la Casbah d’Alger, où il rencontrera Fraser Roth (commerçant du voisinage) qui a apprécié les airs de sa flûte.
Iguerbouchen avait 12 ans quand Roth l’emmènera parfaire ses études en Angleterre. Il l’inscrivait au Norton Collège, ensuite à l’Academy Royal of Music où il a été encadré par le célèbre professeur Levingston. En 1924, il entre au conservatoire supérieur de Vienne pour suivre les cours du rénovateur de la musique classique autrichienne, Alfred Grûnfeld. A l’âge de 17 ans, Iguerbouchen a obtenu déjà les deux premiers prix de composition et d’instrumentation et piano en Autriche.
Depuis, il n’a cessé de composer dans toutes les couleurs de musique (rapsodies, ballets, symphonies et musiques des films). En 1966, Mohamed Iguerbouchen est décédé suite au diabète. Aujourd’hui, plus de 6000 de ses œuvres sont éparpillées à travers le monde et incomplètement répertoriées. A l’occasion de cette manifestation à la maison de la culture de Tizi Ouzou, trois prix ont été décernés aux lauréats. Le prix du meilleur soliste a été obtenu par le jeune Hakim Lamari de l’école régionale de formation musicale (ERFM) de Bouira. Ses deux camarades de la même école, Ben El’Hadj (guitariste) et Idir Guellal (flûtiste) ont eu le prix du meilleur duo.
F. Bouhaci