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Fahem, dès ses débuts dans la chanson il y a de cela plus de 30 années, a acquis aux yeux de beaucoup l’image stéréotypée de polisson, voire de libertin de la chanson kabyle. Vraisemblablement, ce sont ses textes un peu "osés" sur le plan de la sexualité et de l’amour, sa musique d’ambiance et l’omniprésence de la voix féminine sexy dans ses chansons qui lui ont valu une telle réputation. Le fait est que dans les années 70 et 80, il n’était pas évident pour un chanteur kabyle d’aborder à la manière de Fahem des sujets aussi tabous. C’est un peu le secret même de cet artiste à l’allure joviale qui, en dépit des diatribes dont il a été l’objet, ne se départit guère de son sourire.
Fahem récidive et bouscule les idées reçues dans son tout dernier album intitulé « Atan-im » (Ton mal) où il prône une sexualité saine et exhorte les époux à la fidélité. Il évoque avec force, notamment dans la chanson « A lalla », sans tabou aucun le thème de la prostitution qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps chez nous.
«Face à la spirale de ce phénomène destructeur de nos valeurs culturelles et sociales, l’artiste ne peut et ne doit rester indifférent », affirme-t-il. Et de poursuivre : « Les cabarets sont en principe des lieux respectables où l’on peut se rendre en famille voir des spectacles en soirée, boire, souper et danser. Chez nous la plupart de ces établissements sont hélas détournés de leur vocation pour devenir des lieux de débauche et de prostitution».
Par ailleurs, on ne peut parler de Fahem sans évoquer au passage la chanteuse Aldjia qui a chanté en duo avec lui pendant plus de 25 ans si bien que beaucoup pensaient qu’elle était pour quelque chose dans ce qu’il chantait ! « J’aime bien travaillé avec Aldjia ; outre son sérieux, son honnêteté et sa rigueur dans le travail, sa voix sied parfaitement à la mienne. Aldjia est une chic femme !», avoue-t-il. Sans commentaire !
Karim Kherbouche