Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le mérite des Chafaâ Housni, Mourad Soussi, Yasine Aït-Ouali, Karim Maraoui et Tayeb Benkhellat membres du groupe Index, c’est d’avoir inventé le verbe kabyle juvénile contestataire.
INDEXR-1-e47e9.jpg
 
 
Leur premier album « Bezzaf » (Assez !), sorti en 2002, est  un cri de (dés)espoir d’une jeunesse livrée à la bête immonde du chômage, la toxicomanie, tamhêqranit, la bureaucratie, la soif d’amour, les tabous de la société, le déni identitaire, et j’en passe. A les écouter, même si l’on n’est pas trop branché rap, on ne peut qu’être ravi de s’apercevoir que notre jeunesse est, au contraire des clichés, capable de produire de telles merveilles artistiques. D’ailleurs, tellement que le groupe Index a réussit admirablement à exprimer dans le kabyle de « la rue » les maux que vivent la jeunesse, sitôt que « Bezzaf » est sorti, on retrouve le nom de ce groupe gravé sur le murs de leurs quartiers fiefs, à Akbou, à côté de graffitis chers au mouvement underground hip-hop. L’écho est d’autant plus positif particulièrement dans les milieux des jeunes se reconnaissant dans la « rébellion matoubienne ».

Index est perçu comme une sorte de liberté retrouvée par les jeunes fans qu’on peut reconnaître par la mode vestimentaire branchée genre baskets montantes, casquette à visière longue, lunettes noires, tee-shirt ou débardeur d’athlètes, jean large gommé, ne se gênant pas à esquisser en plein rue, quand ça leur chante, des mouvements de breakdance et de smurf aux chants de raggamuffin ou rap, captivant le regard des badauds. « Nous chantons les problèmes quotidiens de notre jeunesse dans leur langue quotidienne. C’est ce qui fait que, de nos jours, le rap gagne de plus en plus de terrain parce qu’il est, à mon sens, le plus fidèle aux aspirations des jeunes et des couches défavorisées », dit Chafaâ Housni, chanteur du groupe. Au regard du succès tonitruant de « Bezzaf », beaucoup se demandent pourquoi Index est peu prolifique. « Les recherches au niveau musicales, des onomatopée rappy kabyles, etc, nous les avons entamées il y un bail, nous nous estimons au stade de la production féconde. Mais, le retard s’explique non pas par le manque de produit mais notamment par l’absence de studios spécialisés dans le rap chez nous », affirme Chafaâ, « Pépé » pour les intimes.

Enfin, signalons que le nouvel album d’Index est en cours de finalisation et le clip d’une des nouvelles chansons est déjà réalisé. Outre les nouveautés sur le plan musical, la débauche et la toxicomanie qui souillent notre société, notamment ces derniers temps, constituent une des plus importantes thématiques de ce nouveau produit. « Nous voulons tirer la sonnette d’alarme sur ces fléaux qui ont pris des proportions alarmantes chez nous et, à travers cela, sensibiliser les jeunes pour éviter le dérapage », ajoute Housni.

 Par Karim Kherbouche, Algeriasong

Tag(s) : #Spécial Rap Algeria
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :