Comme un coup fatal porté en plein coeur
On m’annonçait ta mort en ce jeudi de Juin
Un peuple entier se muait dans la douleur
De perdre ses têtes et ses apôtres un à un.
Tu chantais Djaout, Boucebsi et Boudiaf
Ton nom a aujourd’hui allongé la liste.
D’autres chantent déjà ton nom, cristallisé
Toi qui es entré dan la légende berbère.
Du rang de héros, de chantre de l’amaziɣité
On retiendra que tu es mort pour tes idées !
Ces idées que tu as fait vibrer par tes mots et tes mélodies
Au gré du cri de tes entrailles, du soubresaut de ta voix.
A toi, l’artiste,
Pour que tu n’oublies pas que l’atavisme se regénère
Pour que tu ne pleures pas sur cette langue berbère, ennemi des siens
Nous prendrons ta mort comme une preuve de courage
Toi qui t’es livré corps et âme pour défendre ton identité
Toi qui restes définitivement ancré dans nos mémoires
Toi qui pour l’éternité sera évoqué au rang des Kahina et autre Mammeri
N’oublies pas Lounès qu’ils t’ont lâchement assassiné
Car ton combat devenait trop draineur de foule
Tu leur faisais peur Lounès et aujourd’hui encore plus
Car malgré ton exil, ton emprise est encore plus forte
Il y a derrière toi des millions de MATOUB !
Repose en paix !
Taninna, copyrighted