"Je vous apprends que les processus de production lexicale dans cette langue sont beaucoup plus variés que vous ne le pensez. Tamazight est capable de créer tous, je dis bien tous, les mots dont elle a besoin pour être une langue de sciences et de technologies.
En tamazight, on forme les mots par dérivation. Par exemple : aggad (avoir peur), tuggdi (la peur), ssigged (faire peur), amaggad (le peureux) ; Adrar (la montagne), amesdrar (le montagnard) ; issin (savoir), tussna (la science), tamusni (la connaissance), amusnaw (le savant, le connaisseur), etc. Il y a des milliers d’exemples comme ceux-là.
En plus de la dérivation, en tamazight on forme des mots par composition (chose qui n’existe pas en arabe pour précision et c’est là que le bas blesse pour cette langue !). Exemple : amagraman (qui est une plante qui s’appelle l’aunée en français et qui est composée de deux mots : mager : aller à la rencontre et aman (l’eau). Aghesmar (le menton ou la mâchoire) qui est formé de Ighes (l’os) et tamart (la barbe, le menton). Il y a plein d’autres exemples : tifireghqest qui vient de Ifiregh + qqes, tifierzizwit (ifer + tizizwit), etc. Vous n’avez qu’à vous connecter sur un moteur de recherche et vous trouverez une débauche d’exemples comme ceux-là sur Internet. Cela vous aidera à combler votre méconnaissance de cette langue", dit entre autres dans cette vidéo karim Kherbouche, écrivain en langue tamazight. Regarder la vidéo ci-dessous pour voir l'intégralité de la contribution.