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Les autorités algériennes affirment mener une guerre contre le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste en 2021. Or, parmi les plus de mille détenus politiques kabyles, beaucoup n’ont aucun lien avec le MAK. En outre, il n'y a aucune raison d'emprisonner les militants indépendantistes kabyles dans la mesure où leur combat pacifique et, partant, ils ne peuvent être jugés comme terroristes pendant que les vrais terroristes, ceux qui ont massacrés les Algériens pendant la décennie noire sont libres. Des citoyens ordinaires, des artistes, des journalistes ou des militants culturels se retrouvent emprisonnés pour avoir simplement exprimé leurs opinions, participé à des rassemblements pacifiques, publier une publication sur les réseaux sociaux ou simplement liker une publication de personnes qui ne font que revendiquer leur droit à la dignité. Cette répression ciblée révèle un acharnement contre un peuple pour lequel l’affirmation de son identité est perçue comme une menace.
L’été 2021 a marqué un tournant tragique. Les feux de forêt qui ont ravagé la Kabylie ont été utilisés comme prétexte pour intensifier la répression. Les autorités ont rapidement accusé le MAK et des citoyens kabyles d’être responsables de ces incendies. Pourtant, de nombreux indices suggèrent une origine criminelle orchestrée pour stigmatiser davantage la population kabyle et justifier l’arrestation de centaines de personnes, parfois sans preuves tangibles.
Ce “délit de kabylité” est une illustration flagrante d’un racisme institutionnel enraciné. Les Kabyles, porteurs d’une culture et d’une langue riches, sont marginalisés et criminalisés pour leur simple appartenance à une identité spécifique. Ce traitement discriminatoire ne fait qu’accentuer le fossé entre la Kabylie et le reste de l’Algérie, alimentant un sentiment d’injustice et de rejet.
La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à cette situation. Les voix qui dénoncent ces abus, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, doivent être entendues. La liberté d’expression, le respect des droits culturels et la reconnaissance de la diversité ne sont pas des menaces pour l’unité nationale, mais des forces qui pourraient renforcer la cohésion du pays.
En persistant dans cette répression aveugle, le pouvoir algérien court le risque de transformer une contestation légitime en un conflit durable. Les victimes de cette répression, qu’elles soient militantes ou simples citoyens, méritent justice et reconnaissance. Il est urgent de mettre fin à cette politique de stigmatisation et d’intimidation, et de privilégier le dialogue et le respect mutuel.
TSK- Tout sur la Kabylie