Ait-Hamid nous revient avec un nouvel album. Tout en restant égal à lui-même, ce jeune chanteur à la voix tantôt fraîche et tantôt épicée, partage ses rêves, ses joies, ses gênes, dans une atmosphère joviale, entraînante, et parfois intimiste. Nous l’avons rencontré et il accepté de répondre à nos questions.

Ton nouvel album a fait un tabac en cette saison estivale, quel est ton sentiment ?
J’y ai mis tout mon cœur et je ne peux être que satisfait du résultat. Je suis resté moi-même dans ce 7ème album et le public aime la persévérance et la fidélité. Je traite de nouveaux thèmes mais je reste fidèle à ma « ligne » musicale. J’ai intégré quelques duos avec de nouvelles voix, l’un avec Chanez et l’autre avec Lynda, ce sont des dialogues qui mettent en évidence les problèmes actuels des jeunes.  
A vrai dire, je n’ai même pas le temps de savourer le succès de cet album puisque mon agenda durant la saison estivale est chargé (rire).

 L’une de tes nouvelles chansons traite des sortilèges, y crois-tu ?
Il n’y a pas l’ombre d’un doute, les sortilèges, ça existe et ça fait peur ! (rire) Il y a beaucoup de victimes qui prouvent leur existence.

En moyenne, combien de fêtes animes-tu durant la seule saison estivale ?
Plus de 60 fêtes de mariage et autres cérémonies heureuses. Même si la saison estivale reste la plus chargée pour moi, il n’en demeure pas moins que j’anime aussi beaucoup de spectacles pendant toute l’année, notamment en France pour notre communauté algérienne qui a soif de notre culture.  A partir du mois d’octobre, j’y retourne pour une nouvelle tournée.

Est-ce que tu as commencé ta carrière artistique en tant que chanteur d’ambiance ?
Non, au début je chantais le chaabi et l’oriental. J’ai des chansons inédites dans ce style. De nos jours, il est très difficile de trouver sa voie dans ce style-là. Comme j’étais moi-même disquaire à Boumerdes, Alger et un peu partout en Algérie, j’étais au courant des goûts musicaux du public, j’ai alors opté pour la chanson rythmée. En 2003, mon premier album a été un retentissant succès, c’est ainsi que ma voie a été tracée.

« Ait-Hamid », est-ce ton vrai nom ?
Non, mon prénom est Hamid, je lui ai ajouté « Ait » pour qu’il soit à consonance berbère !      

La nouvelle génération de chanteurs que tu incarnes suscite un débat dans la société, d’aucuns parlent du déclin de la chanson kabyle, qu’en penses-tu ?
En fait, ce sont en général les anciens chanteurs qui voient les choses sous cet angle. Je respecte leur avis mais je dois dire que nous ne faisons pas du n’importe quoi.
Pour preuve, l’année dernière, pour ne citer que cette année-là, parmi les 125 chanteurs kabyles qui ont mis sur le marché des albums « spécial fêtes »,  il n’y a que 5 ou 6 qui ont eu du succès. La concurrence est farouche, donc il faut un travail de qualité pour y avoir sa place. Le public demeure le seul juge et je lui fais confiance.

Voudrais-tu donner ton adresse email à nos lectrices et lecteurs ?
Bien sûr, ça me fait plaisir. (rire) C’est : aithamid@live.fr. 

Quel usage fais-tu d’Internet ?
Je regarde notamment les clips pour avoir des idées sur ce qui se fait par les autres chanteurs. En plus, j’ai toujours rêvé d’être acteur. Si les réalisateurs de films amazighs me sollicitent, j’accepterai avec plaisir.
Je retrouve aussi sur la toile des vidéos de mes spectacles à l’étranger filmés parfois avec un portable ! (rire) C’est très encourageant. Ce qui est dommage, c’est le fait qu’on peut télécharger gratuitement des chansons et c’est un facteur handicapant pour la promotion de la chanson algérienne. Sans citer la vente libre des CD gravés sur les trottoirs. Il faut qu’on réagisse avant que ce ne soit trop tard.

A propos justement du cinéma d’expression amazigh, puisque c’est d’actualité chez nous, quel est ton film préféré ?
« La colline oubliée » de Abderrahmane Bouguermouh, c’est un chef-d’œuvre. J’adore aussi les films de Assam Hamimi. Je suis de près l’actualité du cinéma amazigh.

Un acteur ou une actrice ?
Djamila Amzal, c’est le top.

Tu fumes trop Hamid (rire)…
Oui (rire) mais je vais l’arrêter. Je rêve de faire de la natation, c’est mon sport préféré.

Un coucou à tes fans avant de se quitter ?
Oui, à tous mes fans. Je ne lésinerai pas sur mes efforts pour essayer d’être à la hauteur de leurs attentes.     
                                          Entretien réalisé par Karim KHERBOUCHE         


Ait hamid "kfan wussanim"

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