
«De tous les films disponibles dans mon magasin, le plus demandé est celui de Pucci 2. Depuis sa sortie à ce jour, il fait un tabac. J’en ai vendu des centaines en l’espace d’un mois», affirme un disquaire à Tazmalt. Même son de cloche chez les autres disquaires que nous avons approchés dans des communes de la région.
Dans un kabyle accessible à toutes et à tous, le doublage et l’adaptation de ce film du réalisateur américain, Carlos Saldanha, par les jeunes comédiens Aftis Mebarek, Saïd Lhadj Smaïl, Saïd El Hadj Abdenour et Aït Belkacem est une œuvre magistrale. C’est à penser que la version kabyle est l’œuvre originale tant elle tient compte des spécificités régionales. La moralité que véhicule ce film est celle de la sensibilisation sur les dangers du réchauffement climatique.
A la fin de l’ère glaciale, Pucci, Mascara, Zenhof et autres animaux menaient une vie heureuse et insouciante en pratiquant diverses sortes de loisirs et d’activités en relation avec l'eau et les geysers. A leur grande surprise, un barrage de glace se met à rompre menaçant ainsi toute la vallée. Les animaux partent sous d’autres cieux dans un périple riche en péripéties. Au cours de ce voyage périlleux, Mascara rencontre Micha et une émouvante histoire d’amour est née entre-eux.
Pucci quant à lui, ayant failli mettre fin à ses jours à cause d’une déception amoureuse suite au refus de sa Tappuccitt d’être sa petite amie, s’érige en donneur de leçon sur l’amour! C’est à rire aux larmes ! «Les doublages des films en kabyle réalisés jusque-là sont une preuve on ne peut plus irréfutable que notre langue n’a rien à envier aux autres langues. Elle est vivante et moderne. La production livresque aussi n’est pas en reste. En effet, à voir la qualité des romans en berbère disponibles sur le marché, il y a de quoi être optimiste quant à l’avenir de tamazight.
Par conséquent, cessons de jouer les Cassandres, le spectre de la disparition de notre langue n’est plus à l’ordre du jour. Maintenant, il faut plutôt penser à encourager la production, en plus de la revendication politique qui doit toujours demeurer tout en se mettant à jour», affirme Hamid, instituteur à Akbou. Et de poursuivre : «Pour cela, moi je dis que parallèlement à la production d’œuvres originales dans la langue de Mammeri, il faut doubler beaucoup de films et traduire beaucoup de livres».
Enfin, rappelons que le film est sorti le 12 janvier dernier à l’occasion de la célébration de Yennayer et, est dédié au père du théâtre kabyle, Mohia. Le studio Tamughli, où s’est effectué l’enregistrement, aurait émis auprès des producteurs de la saga «Age de Glace» une demande d’autorisation de doublage en kabyle de “Age de glace 3». La sortie de cette dernière version est prévue pour le prochain mois de juillet.
Karim Kherbouche
Source: La Dépêche de Kabylie