Bien qu’il s’éclipse ces dernières années pour consacrer plus de temps à ses affaires, comme il le dit, Bouallam Boukacem demeure une figure remarquable de la scène musicale kabyle. Il y a longtemps que ses fans n’ont pas eu de ses nouvelles. Nous l’avons rencontré à Béjaia, il a accepté avec plaisir de répondre à nos questions.

 

Cela fait un bail qu’on n’a pas entendu parler de vous Bouallam, pourquoi ?

Bouallam Boukacem va très bien Dieu merci. Je chante et enregistre toujours. Si le public entend moins parler de moi, c’est parce que je fais moins de télé, c’est tout. Pour l’étranger, je n’ai pas le temps d’y aller parce que je suis retenu par mes affaires en Algérie. De plus, cela ne m’intéresse pas de me produire à l’étranger.

 

Pourquoi donc ?

Durant les années 90, j’étais en France et un peu partout dans le monde et la vie là-bas, ce n’est guère ma tasse de thé. On me sollicite de partout pour animer des spectacles mais je n’y vais pas. D’autant plus que je ne suis pas dans le besoin Dieu merci. Je suis bien chez moi en Algérie. En revanche, j’ai toujours répondu présent quand une association agissant pour la promotion de la culture berbère, notamment ici en Algérie.

 

On vous a découvert notamment à la télé vers la fin des années 80 qui ont vu la chanson algérienne prospérer à merveille, quel souvenir gardez-vous de cette époque ?    

Ma foi, je la regrette. Bien qu’elle soit de courte durée, ça a permis à notre chanson de faire un pas géant dans son évolution. La liberté d’expression encourage toujours la création. La décennie noire a empêché le flambeau d’être transmis de l’ancienne à la nouvelle génération de chanteurs algériens. C’est ce qui explique la médiocrité dans laquelle est plongée notre chanson de nos jours. Le commercial a pris le dessus sur l’artistique. Sans compter le piratage qui ne fait qu’empirer cet état de fait.  

 

Pourquoi on ne vous voit pratiquement plus à la télé ?

Je n’ai aucun problème avec la télévision algérienne. Dans le passé, je sollicitais les médias dans le cadre de la promotion de mes produits mais aujourd’hui je le fais de moins en moins.

 

L’une de vos chansons qui vous ont rendu célèbre est « Arraw n Feraoun » ( Les enfants de Feraoun) où tu vilipendais les feuilletons égyptiens que vous décrivez comme une invasion culturelle. Plusieurs années plus tard, pensez-vous toujours la même chose ?

(rire) Oui, absolument ! Je ne suis pas contre l’ouverture mais j’aimerais voir le cinéma algérien prospérer et occuper la première place dans le cœur des Algériens. Cependant, il faut souligner que ma carrière ne se limite pas à « arraw n Feraoun » seulement.

 

Quel est votre club de foot préféré ?

La JSK. J’aimerais bien qu’on revoie la manière dont fonctionne notre club phare. La Kabylie profonde est un réservoir de talentueux joueurs anonymes, je me pourquoi on s’entête à recruter des joueurs à coup de milliards et qui ne sont pas forcément les meilleurs.

 

Avez-vous un rêve que regrettez de n’avoir pas réalisé ?

Tous mes rêves sont à ma portée et je les ai donc tous réalisés. Je ne cherche pas à être milliardaire. Le bonheur est simple et il ne s’achète pas, même avec tout l’argent du monde. Pourquoi demander la lune quand on sait qu’on ne peut être plus ou moins bien que sur la Terre ?! (rire)

 

En dehors de la chanson, que faites-vous ?

Je suis un débrouillard ! J’achète et je revends les voitures. Je conclue mes affaires sans forcément passer par les marchés ! (rire).

 

Un mot pour conclure ?

Je chanterai toujours tant que le public m’aime encore.             

                                                                                Entretien réalisé par Karim Kherbouche     

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