Hakim Tidaf n’est pas à présenter pour les amoureux de la chanson sentimentale kabyle. Jeune chanteur, ses débuts sur la scène musicale n’ont pas été de tout repos. Juste après la sortie de son deuxième album, il s’est éclipsé pour cause de maladie. Nous l’avons rencontré et il s’est prêté volontiers à notre jeu de questions-réponses.
Hakim, vous êtes-vous totalement remis de votre maladie ?
Ca va mieux, Dieu merci. J’ai eu une inflammation au niveau de la gorge qui m’a contraint de rester deux années durant sans chanter (de 2000 à 2003). J’ai eu si peur de perdre ce que j’ai de plus cher : ma voix.
Que préparez-vous de nouveau ?
Mon nouvel album sera sur le marché le mois de ramadhan inchallah. La plupart des chansons qu’il contient s’inscrivent dans le même esprit de ce que j’ai fait jusque-là. J’ai inclus également une chanson qui est très proche de ce que fait le maestro Chérif Kheddam.
D’aucuns disent que la chanson sentimentale est en déclin, qu’en dites-vous ?
Il me semble que, de nos jours, la chanson sentimentale ne détient plus la part du lion comme ce fut il y a quelques années. L’univers de la chanson s’est enrichi d’autres genres musicaux. Cela dit, la chanson reste par essence tendre. Par conséquent, je pense que la chanson sentimentale se porte merveilleusement bien, sinon on n’existerait pas.
Sur un plan musical, comment peut-on vous définir ?
Outre les autres influences musicales, mon œuvre s’inscrit en partie dans le chaabi moderne. C’est ce que j’appelle de la musique méditerranéenne. Je suis un artiste ouvert à toutes les musiques du monde et j’essaie d’apporter ma pierre à l’édifice de la musique kabyle sur la base des influences qui m’ont fait. On doit profiter de l’expérience des autres pour mieux avancer.
Justement, quels sont vos influences musicales ?
Enrico Macias, Kamel Messaoudi, Idir, Matoub Lounes. Je pense que ces quatre artistes sont ma source d’inspiration. A ceux-ci, on peut ajouter Majda Romi, Fayrouz, Kadhem Essahir.
La chanson est-elle votre seule profession ?
Je consacre beaucoup de temps pour la musique mais je ne vis pas cloîtré dans le monde de l’art. J’exerce d’autres activités qui me permettent de voir ce qui se passe ailleurs.
Etes-vous marié ?
Pas encore.
Chantez-vous une femme bien précise ?
Oui, mais surtout des histoires d’amour du passé.
Quel était ton dernier coup de téléphone ?
Tout à l’heure.
Pour qui ?
Je ne peux pas dire ! (rires)
Le chanteur algérien doit-il partir en étranger pour réussir ?
En Algérie, l’art existe mais les moyens manquent malheureusement. De plus, je pense que c’est important de voyager car les voyages forment les hommes.
Citez-nous quelques-unes de vos chansons qui vous donnent le sentiment d’être plus proche de votre public ?
D acu ay d ssebba (quelle est la raison ?), tabratt i m-n-urigh (la lettre que je t’ai écrite), ma yenfuffed wul-im (si tu es émue), mel-iyi (dis-moi), ay hemmlegh d kemmini (c’est toi que j’aime), tiziri (la pleine lune), hemmlegh-kem (je t’aime).
Un mot pour conclure…
Je souhaite que la chanson redevienne éducative comme au bon vieux temps…
Entretien réalisé par Karim Kherbouche