Le quatrième festival international de la poésie à Paris, qui s’est tenu du 29 septembre au 3 octobre 2010, a honoré la mémoire du poète de légende kabyle Si Mohand U M’Hand, de dimension universelle.
Pour rappel, Si Mohand U M’hand est né à la fin du 18e siècle dans le village de Icheriouen, aarch ath-Irathen, en Kabylie. Son village natal a été rasé en 1857 par l’armée Française, sous les ordres du Général Rondon. Sa famille, Ath-Hamadouche, a été dispersée dans tous les villages avoisinants. Pour compensation, il lui a été octroyé une parcelle de terrain dans la localité de Tizi-Rached. Cette parcelle a été baptisée Icheriouen, du nom de l’ancien village rasé !
En 1871 sa famille a participé à l’insurrection d’El Mokrani. C’est dans ces circonstances que son père a été fusillé à Fort-National, Si Mohand U M’hand échappant de peu à la mort. Ce miracle est du à l’amour que lui portait la fille d’un officier français.
Toutefois, ses biens et ceux de sa famille ont été séquestrés. Son frère ainé ayant fui en Tunisie, avec une partie des biens de la famille.
C’est ainsi que Si Mohand se retrouvait démuni, ruiné et privé de sa famille. Sa vocation de poète révolté est probablement née de cette situation. Il a développé un fort sentiment de liberté qui l’a conduit à sillonner toute l’Algérie, jusqu’en Tunisie, à pieds.
Une première représentation a eu lieu au centre culturel algérien le 29 septembre 2010. Une tournée a suivi en Kabylie, du 4 au 9 octobre 2010, organisée par la direction de la culture, la wilaya et l’APW de Tizi-Ouzou, la Daïra et l’APC d’Azzefoun et l’APC des Aghribs.
Tous les membres ont fait le déplacement en Kabylie sur les lieux de vie du poète. Citons :
Yvan Tetelbom (France), Claude Ber (France), Gérard Clery (France), Nazand Begikhani (Kurdistan), Giovanni Dotoli (Italie), Fadela Chaim-Allami (Algérie), Kamel Yahaoui (Algérie), Elvire Maurouard (Haïti), Pierre Bastide (France), Nicole Barrière (France), Philippe Tancelin (France), Michel Cassir (France-Liban), Thanh Van That (Viêt-Nam), Frédérique Wolf Michaux (France), Jean-Louis Chales (France).
Ces derniers ont déclamé des poèmes en l’hommage à l’artiste dans sa maison familiale. L’émotion était palpable.
Il faut tout de même signaler que cet hommage s’est déroulé sous la surveillance étroite des services algériens sous le prétexte fallacieux de la sécurité. Un des membres du DRS, du nom de Slimane, visible sur les photos de l’évènement, étant particulièrement chargé de suivre les membres du festival à la trace.
J’ai personnellement eu un contact téléphonique avec le directeur du festival, M. Tetelbom, concernant les désagréments liés à cette surveillance rapprochée. Mais celui-ci a assuré que la parole du poète triomphera toujours.
Un poète de la localité de Si Mohand U M’Hand, Ahcène Mariche, a prononcé un poème en hommage au grand barde. D’autres poèmes ont été lus, mais je vous livre celui de cet artiste local :
Poème de Ahcene Mariche écrit le 13 septembre 2010 à minuit 10mn traduit par : Idir Bellali le 24 septembre 2010 à 4h du matin |
Ahcene Mariche Ecrit le 13 09 2010 à minuit 10 mn |
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