Adulé par les jeunes, sa mémoire, son œuvre mais surtout son engagement en faveur du combat identitaire ont fait de lui, un artiste immortel. Dans les cœurs, dans sa Kabylie qui l’a vu grandir jusqu’à rayonner sur le monde, Matoub demeure toujours cette étoile qui manque au ciel d’une Kabylie martyrisée par tant de sacrifices.
Le procès des assassins présumés de Lounès Matoub, assassiné le 25 juin 1998, aura-t-il lieu avant la fin du premier semestre 2011 ? Les déclarations du président de la cour de justice de Tizi Ouzou, lors de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire jeudi dernier laissent la voie ouverte à une probable programmation du procès durant cette période.
En effet, le président de la cour a déclaré que les affaires non traitées jusque-là seront prises en charge et programmées avant la fin du premier semestre 2011. Depuis son assassinat sur la route de Tala Bounane, reliant sa région natale, Beni Douala en l’occurrence, à Tizi Ouzou, le rebelle Matoub Lounès n’a jamais quitté la scène.
Adulé par les jeunes, sa mémoire, son œuvre mais surtout son engagement en faveur du combat identitaire ont fait de lui, un artiste immortel. Dans les cœurs, dans sa Kabylie qui l’a vu grandir jusqu’à rayonner sur le monde, Matoub demeure toujours cette étoile qui manque au ciel d’une Kabylie martyrisée par tant de sacrifices. Le procès de son assassinat est attendu pas uniquement, par sa famille mais aussi par ses fans qui n’ont pas encore fait le deuil “avant que justice soit faite”. Reporté à plusieurs reprises, le procès de Abdelhakim Chenoui et Malik Medjnoun, accusés dans l’affaire, sera-t-il pour autant concerné ? Verra-t-on ainsi le procès, qui a fait couler beaucoup d’encre, se dérouler pour mettre fin à l’un des plus grosses affaires traitées par la cour de Tizi Ouzou. On se souvient que l’un des accusés dans l’affaire de l’assassinat du rebelle, Malik Madjnoun, en détention provisoire depuis septembre 1999 avait entamé une grève de la faim de plusieurs jours. Il aurait eu par la suite des garanties quant à la programmation de son procès au cours de la nouvelle session. Suite à quoi, il avait mis fin à son action. Il faut dire que la tenue du procès de l’assassinat constituera un événement majeur, c’est un lourd dossier dont le traitement reste en suspend depuis plus de dix ans. L’été dernier des “rumeurs” faisant état d’une probable tenue du procès, ont vite été démenties , l’avocat de la partie civile avait déclaré à la Dépêche de Kabylie que le complément d’enquête demandé non encore finalisé, il n’y avait de raisons pour tenir un nouveau procès. Ce dernier a été reporté déjà trois fois. En juillet 2008, la cour de justice de la wilaya de Tizi Ouzou avait renvoyait le procès des assassins présumés du chantre de l’Amazighité, pour “absence de témoins” dont la présence a été réclamée par la famille du rebelle. Une liste de 50 témoins dans l’affaire a été transmise au tribunal pour leurs convocations. Une liste où figurent notamment des hauts responsables politiques, les militants associatifs et des journalistes. L’autre raison qui a justifié le renvoi du procès est l’ouverture d’une enquête complémentaire sur les circonstances de l’assassinat. “Le procès a été renvoyé pour enquête complémentaire, à partir du moment que les motifs du renvoi n’ont pas été encore réalisés, il ne peut pas y avoir de programmation du procès devant le tribunal criminel”, a notamment déclaré Maître Rahem Kaci, l’avocat de la partie civile, interrogé l’été dernier, sur l’éventualité de la non-tenue du procès le 10 juillet dernier.
A.Z.
Source: La Dépêche de Kabylie