Cette année, Djazaïr 08 a eu la main heureuse pour organiser des soirées de folie. On se souvient de HK et les Saltimbanks une première fois en mai à Manureva, puis une seconde fois dans l'île du Vieux Moulin le soir de la Fête de la musique en juin. Alors, pourquoi ne serait-ce pas la même chose demain soir avec Takfarinas ? Le « seigneur de la Yal Music » est déjà venu à Charleville-Mézières, en 2000 au théâtre et, à l'époque, l'association 5 As avait bourré la salle et tout le monde avait dansé pendant deux heures.
Takfarinas est un peu à part dans toute la lignée des chanteurs de raï. Lui, en fait, s'est démarqué très tôt en européanisant ses rythmes et ses couleurs musicales.
La Yal music ou Yal dance (du nom de l'album Yal sorti en 1999, avec notamment le tube qui l'a fait connaître en France et presque dans le monde entier, Zaâma Zaâma, une sorte d'invitation à la fête) est un mélange très ouvert de tradition kabyle, de chaâbi, mais aussi de reggae, de rap, de funk et parfois même de disco dans ses premiers albums.
La défense des femmes algériennes
Dans l'instrumentarium de cet Algérois de naissance vivant désormais en France, on trouve aussi bien le bendir, la derbouka, la flûte, le qanoun ou le qerbabous que la guitare électrique, la basse ou la mandole à double manche façon Jimmy Page ! S'il n'a jamais mis en avant son engagement politique contrairement à certains autres de ses confrères, Takfarinas revendique cependant le fait de chanter « le rêve, l'amour, l'espoir et la déchirure », notions présentes dans toutes « les cultures opprimées ». Sa prédilection va aux femmes. En 2004, il a sorti l'album Honneur aux dames, dans lequel il prend la défense des femmes algériennes qui sont loin d'avoir les mêmes droits que les hommes.
Le chanteur, qui s'appelle en réalité Ahcène Zermani, a pris le nom d'un chef berbère qui mit en déroute les légions romaines au début du IIe siècle !
La soirée risque d'être d'autant plus chaude que l'on est en plein ramadan. « J'aimerais que ceux qui font le ramadan et ceux qui ne le font pas se mélangent », annonce Abderzake Chaouchi, le président de Djazaïr 08, « et partagent ensemble la chorba (soupe), des plats africains, les gâteaux et le thé. Ça s'appelle la sadaka, c'est un des cinq piliers de l'islam : partager gratuitement. »
En première partie : restauration et musiciens locaux. Takfarinas (dix musiciens sur scène) à partir de 21 h 30.
P.F.
Samedi 4 septembre à 20 h 30 au Forum 22 avenue Jean-Jaurès, soirée avec Takfarinas. Entrée 7 euros (tarif unique). Billets en vente chez Rimbaud, (+ 0,50 euros de frais), au Vert Bock, à la Cannebière, à la Bourbonade, à la boucherie Dehas et à Radio Panach'(Revin).
Source: lunion.presse.fr