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Bélaid, Karim et Youva sur scène! 

Le groupe culte de rock pop d’expression kabyle, les Abranis, signe un come-back des plus fulgurants sur scène. Ses fans de toujours l’ont accueilli avec une joie mêlée de nostalgie et de beauté des années 80. La nouvelle génération de mélomanes dont il compte également de nombreux admirateurs bien qu’il soit absent sur la scène musicale une vingtaine d’année durant, pousse un ouf de soulagement de voir enfin revenir des artistes de talent capables de redonner à la chanson kabyle sa crédibilité. C’est Karim Branis, joint entre autres par ses fils Bélaid et Youva, deux jeunes musiciens de haute volée, qui a décidé de relancer la machine Abranis. On constate que l’âme du groupe n’est pas altérée malgré l’absence de certains de ses anciens membres. Karim Branis nous parle dans cette interview qu’il nous a accordée de ses projets de bien d’autres choses qu’on est curieux de connaître sur les Abranis.

  

Qu’est-ce que vous retenez de plus beau de votre retentissant retour sur scène?

Karim Branis : Ben, indéniablement, l’enthousiasme et l’accueil du public ! Après 20 ans d’absence, c’est un plaisir de constater que nos fans ne nous ont pas oubliés, ils sont venus nombreux avec leurs progénitures et familles à nos spectacles. C’est très motivant et encouragent.


Est-ce que vous constatez une certaine différence entre vos spectacles des années folles du groupe Abranis et ceux d’aujourd’hui ?

J’espère que oui, la technologie ayant considérablement évolué, on obtient maintenant un meilleur son, c’est déjà beaucoup sachant que la musique est l’art de combiner des sons de façon agréable à l’oreille. Je ne l’invente pas, c’est dans la théorie musicale que l’on apprend à l’école. Je pense qu’Abranis est un concept en constante évolution dans tous les domaines. Qui n’avance pas recule, dit-on. Même les titres comme « Chenagh le blues » (J’ai chanté le blues) sonnent mieux maintenant et nous prenons toujours le même plaisir à les interpréter sur scène et le public de les réécouter, sans compter les progrès des éclairages et autres effets spectaculaires.

 

Pour quand un nouveau produit des Abranis dans les bacs ?

Dans l’immédiat, un DVD extrait de la tournée en question, accompagné d’un CD 12 titres audio contenant les meilleurs enregistrements live des trois dernières années. L’Album s’intitule « Best Of Live ». On a signé également un contrat avec les Edition Izem pour la réédition de 5 albums contenant le répertoire du groupe remasterisé et un DVD intitulé « Abranis Story » racontant le parcours du groupe des années 80 qui est déjà édité par le passé sous forme de cassettes vidéos.

A plus long terme, nous travaillons sur un album contenant des nouvelles chansons et nous avons une grande tournée à travers le territoire nationale pour l’an prochain.


Enfant, comment Karim Branis a découvert l’univers de la musique en général et du rock’n’roll en particulier sachant qu’à l’époque ce genre musical n’était que très peu adopté en Algérie ?

La première fois que j’ai écouté une chanson jouée avec des instruments de musique, c’était dans un transistor ramené par mon frère Idir (mort pendant la guerre de libération) dans les années cinquante ! C’était un titre de Chérif Khedam. Ce n’est qu’après la guerre, en France, dans les années soixante, que j’ai découvert ma passion pour cet art, et c’est durant la même période que j’ai rencontré les éléments avec lesquels nous avons commencé à jouer en groupe. A l’époque, j’étais très influencé par les Elvis Presley, Johnny Hallyday, les Beatles, Deep purple, Pink Floyd, etc.


Justement, on aimerait bien savoir comment avez-vous rencontré les autres membres fondateurs des Abranis et comment avez-vous eu l’idée de travailler ensemble.

Pour Shamy, c’est un ami qui s’appelle Madjid qui me l’a présenté en soixante-sept, Chabane et moi nous nous connaissions déjà depuis plus longtemps puisque nous sommes tous les deux natifs du même village de Tifilkout, en Kabylie. Quant à Mehdi, c’est Chabane qui l’a ramené en soixante-huit si je me souviens bien ! En soixante- quinze, après une tournée, le groupe se scinda en deux Chabane et Mehdi créèrent un autre groupe, shamy et moi continuâmes le groupe Abranis, rejoint par le batteur Arezki Baroudi et le bassiste Hachemi Bellali pour remplacer les sortants. Nous recrutâmes par audition également dans le début des années quatre vingt le guitariste Yannick Guillo. La liste des musiciens ayant travaillé soit sur scène ou en studio avec Abranis dépasse la quarantaine. C’est pour cela que l’on peut affirmer qu’Abranis est plus un concept évolutif qui dépasse la notion de groupe traditionnel figé sur quelques personnes.


Outre les Elvis Presley, Pink Floyd, les Beatles, Johnny Hallyday, Deep Purple, pourriez-vous nous parler  davantage de  vos influences musicales ?

Pour mes influences internationales, en plus des groupes et chanteurs que je viens de citer, j’apprécie la musique pop rock, la soul et le funk. J’ai toujours autant de plaisir à réécouter des chanteurs comme Otis Reding, James Brown, et j’en passe.

Pour la musique kabyle, j’écoute pratiquement tout ce qui sort, j’ai mes préférences comme tout un chacun, mais je préfère ne pas citer de noms, car j’ai tellement d’amis dans ce métier et je ne voudrais froisser personne. J’ai une préférence pour la chanson traditionnel mélodieuse, la chanson dite chaabi pur et dur. J’aime les rythmes algériens tel le Goubahi, El- Hedi, le rythme kabyle. Je pense que ces rythmes sont encore sous exploités à l’échelle universelle. Quant à la chanson Kabyle, elle demeure trop concentrée sur le texte et pas assez sur le son, ce qui fait d’elle une chanson locale et démagogique, recroquevillée sur elle-même. Je n’aime pas trop non plus les textes trop sinistres, genre l’amoureux qui chante sur la tombe de sa défunte fiancée, etc. Mais il parait que les gens apprécient les chansons tristes ? C’est limite maso (rire)


Un dernier mot peut-être ?

Tanemmirt, merci à vous, merci au public qui nous soutient et nous encourage, au plaisir de faire un beau spectacle au stade d’Akbou dans le cadre de la prochaine tournée Abranis en Algérie.

Entretien réalisé par Karim KHERBOUCHE

Tag(s) : #Interviews
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